jeudi 16 mars 2017

CELA 2003






CELA


 2003



 


Le 6 avril 2000 la société américaine CELERA GENOMICS annonçait qu’elle avait achevé le séquençage du génome humain, « l’étape suivante consistera à trouver les mots formés par ces lettres ».

                                    

CELA 

Quatre lettres pour vingt textes, vingt variations d’un programme de  décryptage du génome d’une  parole, qui lance ici ses premières expérimentations, explore en  une  écriture codifiée, répétitive, les mécanismes internes d’une création sonore.









Variation I


Cela
…………………………………
est
…………………………………
difficile
………………………………….
Nous sommes prêts à en convenir,
………………………………….
la tâche est difficile,
nous ne pouvons considérer Cela
comme un tourment de plus,
une pensée légère.
…………………………………..
Cela s'annonce difficile
………………………………….
Cela est véritablement difficile
………………………………….
Cela n'est pas un exercice de style
un mot lancé pour le seul plaisir hédoniste,
un idéal de rêveur,
une expression qui s'exhibe,
un sujet de spleen, précieux bibelot littéraire
pour poète en quête de reconnaissance,
un accroche poussière,
une révolte sans colère,
une colère sans âme,
une vague dans une âme
vaguement tourmentée.
. ………………………………..
Cela s'annonce difficile
………………………………….
Nous restons attachés
à cet amour du travail bien réalisé,
du travail propre
où les clous sont stérilisés
avant de déchirer la chair.
La tâche est ingrate,
indéfinissable……………………
………………………………….
Pour apprendre à voir
Il faut encore posséder des yeux !
………………………………….
Pour apprendre à mesurer
il faut encore avoir la conscience de la distance !
………………………………….
Plus on s'efforce de se soustraire
à la masse obscure
des objets sans définition,
plus on ajoute
du poids au néant.

Il nous faut alors
explorer chaque lieu
de la naissance du doute,
il nous faut alors
ausculter,
prélever,
sur Cela
des fragments d'éternité.
Ne pas voir en Cela
un fond inépuisable,
une ressource éternellement disponible,
mais une nuit,
une nuit brève
qui ne peut retenir
tous les drames du jour.






Variation II



Cela fait,
Cela dit
tout semblait avoir été  dit,
rien n'avait été fait,
le fait ne pouvant  être dit
l'écrit s'exécutait donc seul.
Un réel méfait Cela dit,
Cela fait, pas un seul ne l'aurait dit,
pas un seul fait
n'avait été relevé depuis
qui aurait pu contredire, compromettre
l'exactitude, la sincérité,
d'un tel dit.


Nul autre fait à notre connaissance
n'avait d'ailleurs,
auparavant,
généré autant d'écrits.
Il était aisé, dès lors,
de dire
que rien n'avait été fait depuis
que tout avait été écrit,
du moins
c'était bien comme Cela
que tous pensaient,
trop de monde pensant Cela
on ne chercha à retenir
ce qui avait été dit,
mais on condamna au passage
tout écrit s'y rapportant.
Qu'un seul dit
avait pu ainsi leur échapper
Cela ne les avait effleurés,
qu'une seule pensée dite mais non écrite
avait pu irrémédiablement se perdre
en des siècles de tradition du dit
Cela leur esprit n'avait pu le concevoir.


Variation III



Cela la chose dont on parle,
dont on va parler,
Cela la chose
a le don de donner la parole
comme seul acte de Cela.
Prendre la chose comme elle vient,
comme la chose dont on parle,
dont on va parler,
l'acte de parler en moins,
l'art de sauter la barrière de l'entendement,
des apparences,
sursaut des nerfs à fleur de peau,
la peau s'effleure à demi-mot,
cette peau dont on parle dans toutes les langues,
ce mot est la chose dont le monde entier parle.

Dans toutes les bouches s'agite la même langue,
la chose dont on parle le plus aisément
est également la chose qui circule le plus vite
entre deux mémoires, entre deux portes,
c'est toujours la même chose qui se pose.
Que Cela soit entre deux rives ou entre deux terres
c'est toujours du même ventre dont on parle,
du même mot, du même don, dont il retourne.
Le moindre acte dont on traduit
en langue de scène
la mise
en bouche,
la mise
en fièvres.
Entre le cynique drame
et la belle science,
prendre acte du jour passé,
passé
sous le joug,
fruit pourri
du silence.


Le moindre
mot
corrompt,
Cela
dont on parle,
même ce mot-là ne suffit plus
à mettre un nom sur la chose
dont on parle.


                                          


Variation IV




Cela,
Acte premier,
scène première,
Cela est peut-être
le premier mot sur la terre
qui fit le premier ventre,
qui lui-même
devint chose
et mit enfin un nom sur l'unique,
et l'unique Cela se mit en tête
de vouloir absolument désigner
la chose la plus proche, c'est à dire
la plus éloignée de Cela, nommons : le corps.
Acte premier,
scène première,
Cela vit son être devenir Cela,
corps abandonné
dans l'acte
qui lui,
saigne
et se retourne
entre deux terres,
entre deux portes,
et reste
dans l'alcôve
du mystère.
Cela
porte le nom
et veut montrer ce dont il retourne,
autour de quoi Cela tourne,
ainsi quand l'acte est joué,
scène première,
le premier acte où l'on tourne
le dos au silence,
à toutes
les vertus
de la science
qui elle,
ne pourra jamais répondre à Cela,
la chose ainsi dite et jouée
Cela se doit de ne plus revenir en arrière,
même si l'ordre,
prière grimée
nous en est implicitement donné,
cet ordre
de passer sous silence
la seule chose dite sacrée,
mot seul
qui désigne
la chose,
la chose autre que Cela,
la chose témoin de Cela,
la chose dont on ne parle
d'ailleurs plus
en ces termes.
Dire
et ne pas avoir le don
du dire,
du savoir
bien dire
quand l'acte principal,
scène première,
finit par être
la seule chose
à passer sous silence,
quand la dernière chose
dont on parle finit par devenir
cette chose qui se dévore elle-même
tout entière,
sitôt sortie
Acte premier,
Scène première,
du ventre,
du ventre mou
de la terre.



                                                                              Variation V




Comme un dedans attaché à son cercle,
comme Cela nous conduit
au mot encerclé,
enchaîné,
à cette transe du dedans
comme traversé par le mot,
comme transpercé,
comme transféré,
vers un autre cercle
un autre événement,
en deçà  du verbe.
Comment tenir ici,
armé d'écritures
et de langues,
comment affronter
les différentes
parties de
notre corps,
comment s'arrêter
en cette écriture
pour reprendre
souffle, espoir,
au lieu dit
de l'écrit originel,
de la première scansion ?
Comment vouloir
revendiquer sa modernité,
alors que tout
est toujours animé de la même vie,
de la même volonté,
qu'il nous faut à chaque parole
réapprendre notre alphabet
à chaque geste réapprendre la souffrance du corps,
à chacun de nos pas dans le monde
réapprendre à être un fragment de Cela ?




Variation VI



Cela viendra peut-être

Peut-être Cela viendra t-il
de très loin,
du plus profond.
Cela viendra ou reviendra
Cela n’est-il jamais venu ?
 Cela jamais ne revient ainsi.

Venu de si loin
pour remonter à Cela
du plus loin possible,
de si loin.

Cela viendra peut-être
du plus profond de l'être,
au-delà d'une humanité
destinée à comparaître,
à se repaître indéfiniment de ses larmes.

Faculté de vouloir
quand plus personne ne veut,
volonté de voir
quand tous détournent les yeux.
Cela viendra peut-être
J'ai vu Cela
et Cela n'a pas pris une ride,
Cela est toujours aussi vide
comme cet écran
qui nous découpe
 à heures fixes
ses tranches de mort en ligne.

La mort
elle,
s'avance
elle pisse
elle excelle
la mort
derrière des flots de pixels
la mort
 et ses symphonies guerrières
 attendent l'ordre,
la clef.
Pour inonder le sol
Clé de sol,
du sol,
droit
du sol,
missile
droit
 au vent !

sol      sol    sol       SOL     SOL   SOL
sol      sol    sol       SOL     SOL   SOL

                                                            SOL  DANS  L'AIR
à longue portée,
portée de sol,
à portée de sol
air,
sans clef,
sans air.
SOL
SOL
SOL
l'ère du droit du sol,
droit du sang.
SOL
AIR
Solaire
missile
ton
 sol
droit,
le seul droit,
le droit
seul,
pour finir
seul sous un linceul,
pour finir seul
sous un linceul.
 MORT !


MORT !

 MORT !
Mort sur
le sol,
mort pour
le sol,
arrêt
au sous-sol
pour les censeurs,
mort
en sang,
 frères !
sœurs !
tous le même sang
de même couleur,
même mort.

Mort
pour
le sol,
si seuls,
morts seuls,
seule la mort
viendra,
Cela reviendra,
de là
ou du bas,
Cela est
là,


j'ai vu Cela





et
Cela
reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
 Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
Cela reviendra
CELA REVIENDRA 





                                                                      Variation VII



A vouloir décrire      
Cela par signes
nous perdîmes très vite  le sens de Cela.   
Certaines images ne peuvent franchir le seuil,   
certains seuils ont le pouvoir d'arrêter certaines images.

 

                                                       Cela
                                                 pour rétablir la vérité
                                           à hauteur de vos genoux
                                    soudés par l'admirable silence.
                            Quel serait le sens donné à  Cela
                      si Cela pouvait  seul
                 créer de la distance
            entre Cela et Cela ?


                                                   Nous restons seuls
                                            à tracer sur un calque
                                      la constellation
                                   perverse d'un monde
                                qui a identifié son crime.
                           A force d'étreindre l'artifice,
                      de jongler avec les sentences,
                 nous sommes semblables à ces fruits
           qui à force de traitements
        ne s’abîment jamais en apparence
mais lentement pourrissent de l'intérieur.







                                                                  Variation VIII



En une langue nouvelle
génomique
dépose ton souffle
et ta gamme d'enzymes,
du plus petit fragment
au plus grand acide
insère et propage.
En une langue génomique attire
en ta cellule d'hôte
un ciel sans levures,
implique
dans ta course
les laboratoires
où toute une machinerie veille
nuit et jour
au parfait alignement de lignes
bleues et vertes.
En quatre lettres
recompose le monde,
divise et multiplie
aligne une infinité de zéro
en fin de ligne et parachève
ton œuvre démentielle
par le seul désir
de contenir toute la vérité du monde
en un seul
graphe.




Variation IX


Cela est devant nous Cela essaie Cela se fraie un passage
Cela veut de nous                      nous ne voulons                                      de Cela.                                                                    Cela est aussi en nous                                     devant derrière                        par côté au-dessus                                            en dessous, Cela          est aussi nous noué devant,             noué à l'arrière     être Cela et
Cela bien avant vous, avant nous.
Cela vous noue et Cela était là                                      pour que nous puissions être ce que nous étions avant       peut-être avant de nous reconnaître avant de naître
Ce que nous sommes                    devenus maintenant avant d'être ici sans notre mémoire de Cela depuis que                                   nous avons franchi ensemble la barrière de l'être                       Mais de Cela vous ne pouvez-vous ne voulez, vous en souvenir          le ridicule peut tuer dites-vous  C'est bien connu                                 et tuer cet inconnu au détour d'une rue                          tuer par devant ou tuer par           derrière, même Cela vous paraît incohérent       même   Cela vous tue Mais c'est Cela même                 qui vous tue aussi et plus efficacement encore puisque                              Cela fait Cela aussitôt oublié Après Cela                                       vous rentrez paisiblement chez
vous          fermez la porte de votre chambre fermez de même la fenêtre                   obstacle à la nuit      descente du silence sur Cela et Cela vous obstrue la bouche Cela                                                                 à nouveau est devant vous en vous
Cela est nous Cela est dehors               Cela rentre et sort         ressort de nous en nous.         Ventre noué                                                                    mou contre nous Cela bouge bouge encore                 Cela sans plainte Cela dans la nuit contre nous        Absurde lien qui nous noue à Cela qui nous fait vomir et aimer                                                                                                Cela tout à la fois il faut que chacun de nous                    nous vous moi il  puise en sa mémoire en la mémoire                                                                    de chacun l'heure à toute heure                  notre votre leur  le leurre          le sien en ce seul abîme possible                                                     en cette  île de l'innocence                                que chacun trouve le lien qui le rattache à l'abîme trouve le lien avec Cela trouve l'erreur.
Cela était bel et bien était                                  était autrefois chose facile          Et même                             si nous retrouvons Cela abîmé même si Cela oublié ne veut plus rentrer                   ne veut plus  rentrer en nous            pour nous délivrer de          Cela Cela ne nous oublie pas, ne nous oublie pas
Cela est si seul que Cela veut rentrer chez lui                                 et Cela rentre  et Cela rentre en nous,                                                                                      et Cela rentre en nous                                et Cela nous fait mal                                        depuis le                               temps                    que                                         Cela                                  rentre                 en nous         et nous fait                         mal,                   mal                 mal                                malgré                       nous                   malgré                 nous                                notre                                  votre cri ….  depuis le                               temps                    que                                         Cela                                  rentre                 en nous         et nous fait                         mal                mal                                                                             mal                                                                                                  Mal




Variation X


Pourquoi Cela
revient toujours ainsi ?
Pourquoi Cela toujours
et Cela ainsi ?
Dans le même rituel du désir,
le même essoufflement,
la même parole incantatoire,
la même joie,
et le même manque
enfermés dans la même conscience.

Pourquoi Cela nous obsède,
pourquoi à Cela
nous cédons aussi aisément ?

Cela est toujours présent,
plus notre esprit le chasse
plus Cela semble se renforcer.
Cela peut nous écraser
nous faire mordre la poussière,

nous pressentons que Cela
est immense,


que
Cela a tout son temps.

Par quelle folie espérons-nous
que Cela existe,
et que dans le même temps
devant cette présence possible
se dresse une  indéfinissable terreur ?

Cela nous pénètre,
Cela nous explore,
Cela nous voit quand nul ne peut nous voir,
Cela nous conçoit quand nous le pensons.
Nous fermons la porte,
Cela entre par les fenêtres,
nous condamnons les fenêtres,
Cela rentre par le sol,
nous fuyons la terre
Cela envahit le ciel,
nous nous précipitons vers l'eau
Cela nous regarde du fond de la  mer.





Variation XI





C’est exactement Cela
les choses se passent toujours ainsi,
l’heure passe immuablement sur les choses,
les choses en Cela se font multitudes
et en ces multitudes de choses
Cela
est une chose de plus,
objet d’un passé
tombé dans le présent
de telle façon
qu’un regard curieux
fixé sur un seul point
bascule
et fixe l’éternité
de Cela.

C’est exactement Cela
en son angle le plus droit,
le plus aigu,
là où la parole ciselée,
la parole solide,
si solidement ancrée au plus fort de Cela
ne vient pas de Cela seul
mais de Cela habilement glissé
en un geste coulé
dans la pierre tendre,
modelée,
en l’espace d’une vie
entière
entièrement
emmurée.




Cela pour préserver
le dernier cercle tracé par le serpent,
pour accomplir sa durée,
dans la seule caresse possible,
se glisser,
s’étendre…
d’un signe se montrer consentant,
que Cela se taise ou se découvre
par la suite
Cela toujours se reconduit,
s’étire …
déchirant lexique et antiphonaire,
brûlant logique et bréviaire,
Cela en cette solitude installée et fière,
Cela lance un regard, un dernier regard
sur l’homme foudroyé
par sa propre audace,
cet homme ébloui qui tombe
et se relève aussitôt
pour tomber plus rudement encore
définitivement aveuglé
en sa courte ellipse de vie.

Cela
effroyable vide tout autour,
de Cela inachevé
reste une danse
où s’épuisent
les corps scarifiés
de danseurs sacrifiés.

C’est exactement Cela,
terre fixe sans domicile
liée à son signe,
splendide arithmétique de Cela
posée comme une nécropole
sur le toit d’un monde
sans murs ni piliers.

C’est exactement Cela,
il nous faut reconduire,
enfouir la folie de Cela en nos terres,
suspendre Cela
entre deux vides,
entre deux lectures,
deux frontières,
entre Cela paradis consommé
et Cela enfer d’un sexe
planté comme une roue enflammée
dans la constellation sacrée du livre.
Cela offrant sa béance,
besace toujours enflée
de toute la honte de Cela,
de Cela toujours au bord de l’écœurement,
jamais rassasié par cette honte
infinie séminale,
c’est l’angoisse de Cela
qui fait que Cela se gave par peur de manquer !

C’est la faim sans limites de Cela
qui vide mille ventres pour en remplir un seul !

C’est exactement Cela
qui fait que Cela exilé ultime
en cette pointe, cette cime de la douleur,
salue la venue d’un jour
où l’arbre couronné
se couche devant la foudre
en lui versant l’offrande de sa sève.

C’est exactement Cela
cette écriture forcenée,
cette écriture de forcené,
dernière dérive du corps
tout envahi, tout gangrené
de tant de certitudes et de lois,
cette écriture de forçat enfermé
dans l’inquiétante chaleur
de conduits obscurs
inventés pour nettoyer le sang
sur les mains des bourreaux,
mécanique dont ressort
la vie idéale, reprogrammée,
qui sans geindre ni faiblir
s’agrippe sans intelligence
au premier outil disponible : Cela.

C’est exactement Cela,
les chose se passent bien ainsi,
en cette même pointe de la douleur
qui déchire, écarte les pans de la chair
pour y inséminer le fruit glorieux du Verbe.

Marcher  en Cela,
marcher  en  Cela,
marcher  en  Cela,
exactement en Cela,
marcher sur les traces de Cela,
continuer cette  marche
avec la corde attachée au cou,
à la corde attachée
la corde à Cela
rattachée.

Se battre …
C’est exactement Cela
se réfugier sous un monceau de cadavres
pour ne voir ni sentir la vie vaincue,
griffer l’épaule du néant,
traîner en des artères moites
notre silhouette découpée à la serpe,
et souffrir, souffrir,
éternellement cloué
à notre poteau de torture
regarder impuissant
nos églises de pierre
grossièrement taillées,
crouler dans l’aveuglement d’une humanité
perpétuellement engrossée par l’ombre de Cela.

C’est exactement Cela,
il ne reste que vous et moi
pour témoigner de Cela,
autrefois ce fut un paysage
et même plus que Cela.

Aujourd’hui la cendre recouvre nos pieds.

Nous sommes aux prises avec quelque chose
de plus fort qu’une révolte,
de plus irrésistible qu’une colère,
quelque chose à plusieurs ventres
où grouillent les descendants maudits de Cela.

C’est exactement Cela
les choses se passent toujours ainsi,
il restera fort peu de choses de Cela,
un cri,
une branche cassée,
un arbre fendu,
un oiseau mort gelé,
un lièvre surpris
loin de son terrier
foudroyé par la froide intelligence du métal,
mort unique, splendide, exemplaire,
il ne restera que Cela :
la beauté de ce foudroiement,
unique recours,
unique réplique possible
à toute la magie de Cela …..



Variation XII



Si, Cela, nous mérite
mérite notre regard,
notre parole de feu,
nos pensées imprenables
réfugiées en des forteresses
où le verbe dressé claque
comme une bannière.
                                        
Si, Cela, mort symbolique,
prière ou cilice
Cela enchâssé
Cela vitrail
lumière morcelée
en mémoire des morts
Si, Cela, en cycle
Cela manipulé,
Cela transformé,
Cela anatomiquement dépassé,
Cela esprit brûlé
Cela anonyme,
Cela enfermé en une cellule,
Cela séparé du corps vivant,
du corps social,
Cela impact,
Cela nœud primordial,
Cela viscéralement contre,
Cela prétexte,
Cela texte d'avant le texte,
Cela projeté,
en mémoire verticale
en vue d'atteindre le devenir d'une étoile.


   



Variation XIII



Je crois que Cela existe,
je crois que Cela est,
que Cela se passe ici
que Cela déraisonnablement
pense ici
à la place
de Cela.

Je ne vois rien d'autre de plus grand
capable de faire basculer l'autre
dans le "je" permanent.
Cela  n'est pas
une entité,
un quelconque fantasme échappé
de la mémoire d'un analyste
responsable d'un transfert qui aurait déraillé
entre le Cela d'aujourd'hui
et le Cela d'autrefois
il n'est pas une seule fois
où Cela ne vous dévore le foie.
Cela peut être cruel,
Cela sait être cruel,
la pente est raide parfois
raide la corde
sous la poutre
l'œil de glace
et de paille
en tremble.
Homme de main
en plein jour
sous la femme,
la femme en dessous
de soie
noire
comme la nuit,
l'homme
de se pendre
à ses yeux,
à ses hanches,
il n'est
il est vrai
sincère à ses yeux,
sous ses yeux
il renaît,
il la serre de près,
n'est qu'un pendu
de plus
dans la nuit chaude.
Dans la nuit
Cela s'est pendu,
Cela ne s'est pas pendu seul
mais tout est venu d'en bas,
tout commence toujours par en bas.
Cela se vide
et nous remplit,
Cela veut se vider et n'a de cesse
de se  remplir,
Cela est toujours dicté par le bas,
Cela n'est plus qu'une mesure,
une fille qui retire
et ses bas
 et ses bras,
une bouche
toute en lèvres
et sous les lèvres
une  bouche
toute en fièvres.
Cela prend
de la graine au verbe
du temps dans l'herbe
sous le vent
sème dans l'immensité
les graines
d'un univers concentré
dans le pistil
d'une nébuleuse,
sous le crâne
d'un poète défoncé
piqué à la ronce,
sous le crâne
d'un poète
aux joues creuses,
sous le crâne
d'un poète saoul
de caresses.
Je crois que Cela
se passe ici
étrangement,
sans promesses
Cela glisse aussi
du côté du ver,
du coté du fruit,
étrangement
Cela se glisse,
croît innocemment
sans jardinier complice
dans un verger,
se croit sauvé
à l'abri
de ton ventre chaud,
de ton ventre chaud comme un abri.

Entre ici et Cela
pas d'autre place,
pas d'autre désir,
que d'être là
à l'abri
dans une seule nuit
qui se glisse
et sous la grille,
et sous les draps,
pas d'autre désir que celui-là,
pas d'autre vie que celle-ci,
avec celle qui se glisse
s'improvise verset,
s'improvise chant,
pas d'autre désir
que celui-là,
désir d'une autre douceur,
désir d'une autre peau sous la sienne,
simplement Cela
une autre peau
contre la sienne.
La sentir sienne
sentir Cela aussi
contre sa peau nouvelle
et s'écorcher mentalement,
et s'enivrer mentalement,
se perdre horizontalement en ce lieu
où Cela se pénètre devient autre,
devient tout autre.
Cela pénétré devient autre,
l'autre devient un autre,
Cela ne vient pas de l'esprit
ou du moins
Cela ne vient pas tout seul
Cela glisse,
Cela persiste,
Cela vous baigne
Cela vous inonde,
Cela pénétré devient autre,
Cela vous libère,
Cela vous compose,
Cela vous lâche,
Cela vous brise,
dans cet étau mental
où les nerfs
sont à vif,
dans cet étau navire
où l'Ame avec délice
chavire,
Cela vous libère,
Cela devient autre,
Cela devient l'espace,
et là,

il nous semble enfin
que nous pouvons
miraculeusement toucher
l'univers entier.






Variation XIV




En Cela
sommes porteurs
du souvenir d'un règne
jadis brûlé
par des connaissances impossibles.

En Cela
portons le fleuve
sur nos épaules mémoires,
clones de nos voix
lancés à la recherche des puits
où l'immensité circule.

En Cela
sommes pouvoirs,
ne pouvons exister
sans loger en nous
cette clarté encombrante,
cette terre de garance.

Terre ensemencée
d'une multitude d'évolutions invisibles,
où la joie cède la  place
aux territoires sauvages de la pensée,
d'une pensée libre
de toute jungle de papier froissé
où le pollen de l'écriture
se trouve broyé entre le pouce et l'index.





Variation XV


Cela
en rupture avec notre univers
Cela
comme une parenthèse à la vie
Cela
comme  un autre enfer expérimental
où le cœur est de métal
l'esprit tout entier dans la toile
Cela
profonde rupture en notre univers
Cela
en rupture
en rupture mémoire,
en rupture mentale,
Cela
en marche vers  la destruction,
cellule
folle cellule
Cela
immense appel
Cela
Immense brûlure             vive plaie                    béante
plaie vive                        brûlure                        immense
vive brûlure                    béante                          plaie
plaie vive                       immense                       brûlure
brûlure                           vive                              plaie
vive                                plaie                             géante

Cela
nouveau golem
Cela
colosse mis à bas,
jeté en pâture à la  foule
Cela
au pied de colonnes élancées
flèche
prête à percer le sein du  monde
Cela
hors d'une cathédrale
fœtus de lumière
vitrail expulsé.

Variation XVI



                      Cela procès peut être
                pour une forme
              particulière de vie,
                 Cela  localise
                    le nombre et sa figure
                       Cela géométrise
                           l'outrance,
                               porte le ciel 
                                     à hauteur de
                                         nos visages.
                                  Cela géométrise 
                            la beauté,
                    Cela se poursuit
               dans l'écriture,
          suit le sens
           de la gamme,
                  Cela séquence,
                           converge vers
                               la masse  invisible
                                du verbe et du sens.
                              Se choisir de suite
                        quatre points d'ancrage
                  pour ne perdre
               ni l'œil ni le pied,
                 quatre points
                   pour reconstituer
                     pour réapprendre
                   l'œuvre
                 en quatre points
               pour  magnifier
             la permanence du cercle
         quatre points  pour chanter                                                         
     les délices de l'hélice
 repenser 
      l'architecture
       de nos  pulsions.
          Cela  chromosome
                 sur site,
                     Cela  site permanent
                         Cela
                           projet
                             en mutation
                            constante,
                       Cela  séquence,
                    transe génique
                 transfert entre deux
             guerres,
                se croire soulagé
                   protégé  de mille
                       détresses
                 semblables,
        se croire soulevé
        contre ses semblables
          porté,  déporté,
               en permanence
                   par un souffle sacré,
                        invisible torture
                         secret gardé
                          dans le froid
                       des os  surpeuplés.
                  Permanence du lieu,
                   du lieu permanent,
                  Cela recopié,
                    clairement identifié,
                        Cela reprise
                              du nouveau code,
                                  nouvelle prise
                                     sur de nouvelles bases,
                                 nouvelles variations.
                                   Surpris devant
                       le tremblement
                   de tes lèvres,
             au moindre sourire,
           au moindre basculement
           de ton être, de ton corps,
                   ressentir cette variation
                        la déperdition de ta chaleur
                             sous la mienne,
                                  la brièveté et l'inutilité
                                     de toute parole,
                                      de tout germe,
                                       sentir s'enfoncer la lame
                                        comme une ultime tentative,
                                     ultime greffe.
                                  Cela a géométrisé notre enfance
                               Cela seule une mort
                           lente  et splendide
                          une mort idéale
                          pourra
                          porter  à hauteur
                             de notre  visage
                                     les  couleurs
                                                d' un
                                                       véritable
                                                            lever
                                                                 de ciel
                                                                  sur
                                                                le
                                                              bouclier
                                                            bleu
                                                        de
                                                       la


                                                     Terre




                                         



Variation XVII




Pensez Cela
mais ne le dites pas,
faites Cela
mais ne le pensez pas.
Pensez Cela
mais ne le dites pas,
faites Cela
mais ne le pensez pas.
Pensez Cela
mais ne le dites pas,
faites Cela
mais ne le pensez pas.
Pensez Cela
mais ne le dites pas,
faites Cela
mais ne le pensez pas.



Puisque Cela
a volonté d'être
une seule volonté,
une seule pensée
échappée du cercle,
faites que l'abîme
ne vous abîme,
faites que le temps
ne vous manque,
faites que vos yeux
commencent à croire
en ce qu'ils ne peuvent voir,
faites que votre corps
ne soit plus séparé de ce monde
mais conscience d'être
un fragment du corps du monde.






Variation XVIII


Cela n'est rien,
Cela n'est
ostensiblement rien
et Cela agace
au plus haut point,
au plus haut
après la virgule,
à la virgule près,
au signe près,
ponctuant
comme il se doit
toute hésitation
venue d'en bas.
Cela ne fait rien
mais Cela
plus que de raison
agace
infiniment.
Si cela
se décide ainsi
pour ce
et non pas pour là.
A quoi Cela sert ?
Qu'est-ce que Cela lacère ?
A qui Cela sert-il ?
Cela a t-il un complice ?


Si  non



comment découvrir
l'ombre qui se glisse
toute lice ouverte,
sur le public
hier en  cris féroces
si prolixe.
Reconnaîtra-t-il
en ce "je"
plein de liesse
le Cela
qui agit à découvert
et qui sert
simple ustensile
de couvert
à jouer
l'ouverture,
à serrer
au plus près,
un peu plus,
une parcelle
de Cela
incarcérée
repoussant  la foule
vers
l'épouvantable
épouvantail
de la vérité.
Celle qui nous dessert,
celle qui nous pousse
pour se complaire
à prendre forme,
à prendre ombrage,
de  toute vérité,
de toute forme,
à prendre Dieu



comme clef.
A prendre l'être
à peine né
pour clone universel.
A quoi cela sert-t-il ?

Sinon
à rendre Cela
de jour en jour
moins intelligible.
Entendu que
le dire
ne pourra jamais égaler le faire,
entendu que
le sacré crée le profane et le profanateur.


Mais le faire dire
Cela peut-il nous servir
Cela peut-il
être
notre unique raison d'être ?
Unique raison
de nous faire avancer
 en cette vérité faite science.

Vérité si difficile à cerner
à dire,
se faire petit donc
dans notre rôle,
se faire petit
dans notre "je"




Joueur doué
mais joueur effacé
dans ce jeu de rôle
où si l'on préfère
en ce drôle de "je"
noyé dans une humanité
qui joue son "je" aux dés.
Enfer unanime
feindre de perdre
son "je"
l'enfer est-ce là
le seul mime ?
Le seul "je"
prêt à entendre
celle dont le "je "
veut  prétendre
au règne du seul "je".

Cette nouvelle
dimension du jeu
sans doute vaut bien
un champ
d'expérience
Si d'elle,
nous avons l'assurance
qu'elle détient seule le véritable "je"
retient à demeure le "je"
Si ce "je " est vrai, aussi vrai que Cela agonise ici
et en meure.








Variation XIX


Cela ne fait rien,
Cela attend que
Cela se passe
se passe de rien
rien ne peut faire Cela
à votre place,
une place rien que Cela
l'ivresse passe
Cela reste
 
Aussi vite
que Cela puisse se faire
Cela avait été fait
ainsi
et bien fait
aussi
bien que Cela
vous tracasse
si Cela a été fait
vite
et aussi bien,
vite ennemi du bien
sachez-le,
si le bien évite le mal
c'est toujours
mal qui gagne
honni soit donc le mal
et pense
au bien
avant de le faire,
c'est ainsi
que croyant faire vous ne ferez rien.
Quant  à  penser  Cela



comme unique bien
nul ne peut être
un bien
fait homme.
A l'heure
qu'il est
un bien se calcule
avec ses intérêts
à  la virgule près, à  la valeur près
Cela spécule
Cela dispense
de sombres calculs
Cela se pense
ni en terme de bien
ni en  terme de mal
que l'on fasse le bien
à votre place
ou qu'à votre place
d'autres se donnent
tout le mal
que l'on pense
sans penser
obligatoirement à mal
ou à un bien précis
sous les horloges de jouvence  qui baignent ici
dans l'or,
alors que inéluctablement
là-bas, s'avance
la  mort
Voyez, Cela se passe
pas très loin
mais aussi vite
et aussi mal que vous le pensiez,
Cela, juste pour vous prendre
en défaut,
Cela vous fait mal et le mal fait
sans vouloir même
faire une once de bien
met à mal
ce mal  absolu qui fait que le bien
n'est plus à faire
que la pensée du bien dispense du faire
Quoi qu'on en dise
nul ne se fait mal seul
le bien tire tout le mal
à lui
et le mal se dispense
de toute couverture
et c'est en Cela
la grande imposture
pas moins,
penser le bien
sans le mal
c'est mettre à mal
pas plus
tout progrès du bien
Depuis que Cela
ne fait rien
Cela progresse
pas en bien,
depuis que Cela
paresse paraît que Cela
aussi tricote quand l'enfant paraît peut-être,
une maille à l'envers, une faille à l'endroit
quand l'une raille l'enfer
l'autre veut  le mettre sur le terrain du droit
et Cela veut  prendre le bien
comme modèle !
Depuis que Cela
ne
fait rien
Cela  engraisse
Cela devient
modèle                                                          
de la forme
qui prend modèle
pour forme,
la mode en cette saison
est au court
la mode tourne court
en toute saison
vous ne pouvez avoir
toujours la forme
Cela sort la nuit
en fine et riche lingerie
Cela voudrait atteindre
la sortie
Quand reviendra
la belle saison
les belles n'auront plus
toute leur raison,
le vent de la mode
aura soufflé
la mode est au discours,
une mode chasse l'autre,
depuis le temps que Cela
dans les esprits court !
Cela est une cadence Cela a tendance à s'essouffler
à tourner  court
à tourner autour
atours  
tours






Variation XX


CCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCC
EEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE
CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE CE
CE LA CE LA CE LA CE LA CE LA CE LA CE LA CE LA CE LA CE LA CE LA  CE LA CE LA  CE LA
CE LA CE LA CE CE LA CE LA CE
CELA SE CELA SE  CELA SE CELA SE 

ROU LE ROU LE ROU LE  ROULE !
Cela                se                      déroule
Cela se passe là devant !………………………………………………………………..
Cela devant---- devant vous bien avant que Cela se déroule ici ----
Cela roulait là-bas ……………………………..
Cela était en boule---- Cela voulait dénoncer----
Cela ne voulait renoncer----
Cela ne voulait renoncer -----------
Cela ne renonce jamais-----------------------
Cela est ----et vous assis---- Cela aussi compte----
Cela aussi vous prend vous----assis----sans  risques
et là----vous là ---- devant----Cela se compulse
comme une terre de plus----Cela comme une terre de plus----
Cela comme une terre sans processus………..
Cela répond à votre geste………..
Cela vous agresse ……………….
vous enterre----vous libère----Cela coule----Cela compulse



Cela participe----
Cela vous invective----et vous----les assis
et vous----les debout du devant de la scène
esprits nus là devant en scène
Cela roule----Cela coule---- coule----coule----coule vers vous----
vers vos yeux----vos oreilles
––––––       ––––––––     –––    –––––––    ––––     –––– ––––––––––––––––––––––––––––––
Cela vous dépasse ----Cela passe----Cela se passe entre vous et nous
Cela vous identifie comme source----Cela vous chasse peut-être
Cela vous classe--- vous empile----vous compile----Cela vous brûle----vous déchire
Cela roule en vous !
Cela est en marche---- Cela marche ---- Cela marche en vous----Cela continuera après vous----
après nous ………………………..
Cela est certain----Cela continuera----Cela vous distinguera des autres assis
des autres debout----de ceux debout
Cela comme un autre Cela---- un autre lieu
le drame de Cela est que Cela est !
–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
Cela vous implique----Cela vous indique----Cela vous compile----Cela vous empile
Cela vous pulse----Cela vous emporte----Cela vous porte
—————   –––––    –––   –––—   —    —   ——————
Devant vous----
Cela réprime----Cela réprime----Cela comprime----Cela prime
Cela va vous chercher  –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
_______________________________________________________________

Cela va vous crever les yeux----



Cela va vous crever    les yeux    les yeux    les yeux    les yeux    les yeux    les yeux    les yeux  les yeux    les yeux    les yeux    les yeux    les yeux
les yeux    les yeux
————    —————    ––––––   –   ————   ———–––––  –––––––––––––––––––––––––
et vous
–––––––––––––      ––––––––––––––––– ––––––––——   ————— –––––––––––––––––––––
comme des dieux !
–––––––––––––     ––––––––––––––––– –––––––––––– ––––––––––– ––––––––––––––––––––––
pas de doute----pas de doute----pas de doute----
Cela aussi est en route
Cela nous pille----Cela vous pille
vous éparpille----puis nous rassemble----puis nous rassemble----
puis nous rassemble…………………………………………………
puis nous disloque----en grandes brassées---------------
en grandes lampées de couleur
Cela vous empile----vous compile----Cela----Cela vous plie
Cela vous oblige à voir----Cela vous oblige à boire-------au filtre de la couleur
Cela vous prend----Cela vous donne et vous rend----Cela vous prend au réveil
cela vous cueille----vous accueille----vous crispe----vous émerveille----vous anime----
Cela compulse………….
pulse en vous des chants---------   ----------- ----------            --------------- -----    ----    —————      ––––––––––––   ———   –––––––––––          ––––––––––––––––––  ––––––   ––––
---------      ---- --- -----------------------------  --- --- --      ------ --------   ------------------------------
––––––––––––––––––             –––––––––––––––––––––––––––––––––––––     



Cela vous rive à d'autres rives----Cela vous mélange----Cela vous éloigne des anges
Cela ne vous ménage----Cela vous engage---- Cela ne se veut encagé----mais dégagé de tout
Cela implique----Cela explique----que l'on ne veuille pas descendre plus loin dans la forme
Cela  indique une marche    une marche    une marche    une marche    une marche    une marche
itinéraire à suivre –––––––––––––––––———  ––––––   ––––––––––––––––––––––––––––––––––
Cela vous implique----  Cela vous explique----- Cela vous complique
Cela ne veut guère---- Cela ne vient pas------  -Cela n'est pas une guerre
Cela devant vous----Cela n'est pas autre chose----
Cela n'est pas une autre idée de la couleur et du mot
une autre pensée qui roule----se roule----se déroule----devant vous----entière
une autre pensée----une autre défaite
Cela douloureusement roule----C'est Cela qui croule dans la tête
Cela se voit que Cela ne veut plus-------------------
Cela se voit que tout Cela ne coule plus de source……………………………………………
que Cela ne fonctionne pas simplement----mais toujours----comme----une absurde nécessité
un mécanisme incontrôlé
avec la ligne----le cercle----en toile de fond----
Cela immuablement--------------------------------
Cela se déplace et se prolonge----Cela vous déverse----
Cela verse en vous
l'exactitude d'un temps partagé
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––                              ––––––––––––––––––––––––––––   —–––



––––————————     —————————       ——   —————     —   —   —   —  —  – ––––––
Cela se déroule----Cela ne vous manque----
Cela attaché aux principes----------
Cela en lutte contre des clichés----
Cela se prend au pied des mots----
Cela se pend aux dépens de Cela----------------------
Cela pend au-dessus de celui en scène----qui ne voit plus Cela
mais voit Cela ailleurs ……………………………………………….

Cela n'est qu'une exploration des multiples possibles de Cela
Cela se prend----Cela se pend----Cela se figure----
se fissure----se singularise---
Cela augure de ---------------
Cela enfermé enferme l'image
Cela se baigne----se perd----s'épanche----se répand----Cela explore
Cela ne peut ni se dire ni se décrire----
Cela ne peut se voir ni être entendu----
Si Cela ne peut se dire qu'en est il d'ici ?
Cela ne peut il plus se dire ?
Cela se joue t-il ici ?
Cela est-il encore là ?
Nous faut-il encore chercher Cela là ou ailleurs ?
Cela ne peut être aussi facile…………………………….
Cela rendu à la plus vive simplicité----
Cela vous paraît-il conforme ?
Cela vous paraît-il difforme ?
Cela vous paraît-il répondre à la norme ?
Cela vous paraît-il insatiable ?
Cela ne vous implique----
Cela ne vous regarde mais Cela vous voit
vous voulez voir et vous êtes vu
vous voulez être et vous n'êtes que Cela :
un instant    ----------
un passage  –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––



Cela ne semble être qu'une étape----
Cela ne semble être qu'un pont
une rive
Cela ne peut être infime
Cela est infirme
Cela ne peut-être que Cela----
au-dessus du style----
Cela ne cherche à vous convaincre
Cela coule de source
Cela ne vous prend pas----
Cela ne vous rejette pas----
Cela vous dit d'être et n'être que Cela
en Cela il vous faut renaître
et vous cherchez le geste
ce geste qui anime ce bras----
mais la main est tout-----
et la main n'est rien------
et la main ne se risque
Cela se retourne comme un rien---------
Cela se retourne comme un gant---------
Cela se tourne----Cela se secoue----Cela se prépare devant vous----
Cela se compulse----Cela impulse
Cela n'est plus qu'un geste----
Cela est plus qu'un geste
Cela n'est plus qu'une caresse----
Cela est plus qu'une caresse
la simplicité
la simplicité ----et du moyen et du geste
…………………………………………..
Cela vous expulse----Cela vous compulse---
Cela ne veut rien d'autre
Cela ne veut être rien d'autre
Cela ne veut se transformer----



Cela ne veut agir
Cela ne peut être sa propre représentation
Cela ne peut se concevoir autrement à travers un mot----une teinte
Cela ne veut être une folie----
Cela ne veut être un retournement de l'être
comme le contenu d'une poche que l'on renverse ----
que l'on déverse à la recherche d'une clef
ne serait-ce que Cela une clef ?
Cela ne peut être …………………..
avant que l'ombre s'arrête et nous recouvre
Cela ne peut s'emplir----
Cela ne peut s'arrêter avec vous----avec nous----
Cela se déroule----Cela se gère----Cela se digère
Cela compulse----Cela vous expulse----Cela vous pulse----
Cela vous grise----vous électrise
Cela est devant vous
Cela ne s'arrêtera qu'avec vous
car Cela est en vous
en vous        en vous      en vous
en vous        en vous      en vous
en vous        en vous      en vous
en vous        en vous      en vous
en vous        en vous      en vous
en vous        en vous      en vous
en vous        en vous      en vous
en vous        en vous      en vous-
en vous        en vous      en vous

en vous      en vous      en vous
en vous      en vous      en vous
en vous      en vous      en vous
en vous      en vous      en vous

envoûtement ………………………..












































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