PHENIX
L’ŒUVRE AU ROUGE
Chant poétique en vingt fragments
2005
A mes amis qui se reconnaîtront en ce festin autour du feu.
Fidèles à ces mots de Hölderlin : « Nous étions un jour quelques amis assis au sommet de notre colline... »
Nous étions trois et la même fièvre nous habitait, entre le ciel qui nous éclairait et cette terre des mouches qui nous attendait, nous étions trois comme les trois éléments : terre, ciel, feu, et le fleuve de nos vies en devenait soudain limpide et lisible.
Comme cet oiseau de feu qui traverse les siècles et les terres, nous avions expérimenté tant d’alliances, de fusions, de combustions parfois douloureuses, de renaissances inattendues.
Sur des chemins étranges, accidentés, nous nous étions faits très jeunes alchimistes du verbe, médiums envoûtés. Plus d’un regard, plus d’une intelligence, avait accueilli avec mépris ou indifférence notre verbe, mais nous n’avions prêté notre flanc au fer empoisonné du doute.
Ce feu nous habitait, et il brûlait pour la paix et non pour la guerre, notre corps fut accablé, notre esprit souvent troublé, mais jamais la conscience de ce que nous portions véritablement en nous, au plus profond, en fut altérée.
Septembre
2005
I
Nous avions
attendu Cela
et Cela
s’est montré
dans la
magnificence nouvelle du monde.
L’ombre
s’était retirée,
notre flamme
avait poursuivi sa course,
notre corps
avait épuisé là ses dernières réserves
tiré ses
dernières cartouches.
Nous sommes
restés là,
assis,
assis,
inondés par
les premières lueurs du soleil.
Nous avions attendu Cela
et Cela
s’est montré.
Nous étions
arrivés là où le centre est multiple,
là où, l’axe
du monde s’élève en une colonne de feu.
Nous avions
attendu Cela,
nos yeux
contemplaient l’âme
telle qu’elle fut
au commencement de tous les mondes.
telle qu’elle fut
au commencement de tous les mondes.
II
La pierre
était
comme un os gigantesque planté
dans le ventre de la terre.
comme un os gigantesque planté
dans le ventre de la terre.
Nous nous
étions perdus
en ces
visions qui ensemençaient les cercles,
nous étions
nus,
peuples de cendres,
immenses sacrifiés.
La pierre était
comme la première marche d’un temple
peuples de cendres,
immenses sacrifiés.
La pierre était
comme la première marche d’un temple
où l’être
prend conscience
de son orgueil d’être.
de son orgueil d’être.
la pierre
avait la solidité du seuil
et l’inflexibilité de l’adieu.
et l’inflexibilité de l’adieu.
L’offrande
n’était plus nécessaire,
la paix
ruisselait en flots rouges,
incompressibles,
incompressibles,
les gouffres
n’en appelaient plus
à l’ivresse de la connaissance,
à l’ivresse de la connaissance,
nous
étions devenus
à force de ressemblance
les fragments d’un chant
à force de ressemblance
les fragments d’un chant
qui
recommençait ici l’écriture
de la genèse du monde.
de la genèse du monde.
III
Pour cet
oiseau qui traversa les siècles
et nous
légua la perfection de son feu.
Organe
puissant du jeu
où l’ombre
d’une mort facile
flotte
devant nos yeux
comme
l’étendard brûlé
d’une armée
défaite.
En ce
demain effroyable
écho de
notre futur dévasté,
larmes à la
joie mêlées,
drame
immense et trop rejoué.
En ce demain
où sang et terre
disputeront
au fleuve
les restes
d’une parole guerrière.
Ce demain,
visage en
flammes
au seuil des
voix renversées,
ce demain
lavé
par des
pluies de cendres
devenues légendes.
devenues légendes.
IV
C’est le
même feu qui parcourt
les veines de la terre,
les veines de la terre,
c’est le
même feu en nos artères
feu secret,
feu central,
feu
intermédiaire.
Trois feux brûlent
Trois feux brûlent
au-dessus de
ces eaux,
trois feux
comme trois visions
nées d’un
soleil de mercure.
Ce sont les
mêmes feux
qui nous donnent à voir et à entendre,
qui nous donnent à voir et à entendre,
quand
l’oubli réconcilié à la trace
reconstruit
le rivage des hommes.
V
Battre
l’enclume,
battre l’enclume !
battre l’enclume !
Réveiller
les morts
dans
l’utérus de la terre !
Battre
l’enclume,
battre
l’enclume !
et s’arrêter
à l’aube des évènements,
au bord de
cet abîme
où la raison
rejoint
son berceau de néant.
son berceau de néant.
Battre
l’enclume,
battre
l’enclume !
Dans les
quatre directions du vent !
Dans la
sueur du corps
entendre sur
le fleuve igné,
ce cri de
l’oiseau
aux portes rouillées des écluses.
aux portes rouillées des écluses.
Voir cet
être aux ailes coupées,
fils
infortuné d’une légende
trop lourde à porter,
trop lourde à porter,
fils
incapable d’accueillir ce nouveau souffle
et à le rendre universel.
et à le rendre universel.
VI
C’est le feu
qui porte nos blessures,
c’est le feu
sous la terre,
le feu
mystique qui tremble
s’évapore et
mue.
C’est le feu
dans l’athanor de l’initié,
c’est un feu
de lutte et de fraternité,
c’est un feu
partagé
dont la
leçon est inscrite dans le ciel,
c’est le feu
d’un seul livre ouvert
sur la page
blanche d’une prière murmurée.
C’est le feu
d’un jardin
retourné de
fond en comble
par de faux chercheurs d’or
et vrais pilleurs de tombes.
par de faux chercheurs d’or
et vrais pilleurs de tombes.
C’est le feu
d’un esprit jamais vaincu,
le feu sous
l’écorce de l’arbre solide,
le feu
vivant d’un savoir persécuté,
le feu de la
foudre,
le feu de
l’oiseau messager,
le feu de la
forge et du volcan,
le feu des
dieux révoltés,
le feu sous
la cendre,
le feu d’un
autre feu jamais éteint.
C’est le feu
d’un seul antre
où le
visiteur pousse la porte,
prend une
chaise
et reste
assis dans la perfection du silence
à l’abri du
mensonge des hommes.
VII
Le ciel
donna toute sa démesure
sa sombre verticale,
sa spirale,
toute lecture en devenait
soudain trop facile.
Nos pieds n’obéissaient plus à nos têtes,
nos mains étaient devenues si légères
et si souples,
toutes nos douleurs
avaient fui d’un coup,
nous baignons en ce ciel
bercés par une musique
née d’un centre inconnu de la terre.
Le ciel ici nous léguait
toute sa démesure.
Un ciel d’un Orient symbolique
détenteur des plus grands arcanes,
ciel des chamanes,
sa sombre verticale,
sa spirale,
toute lecture en devenait
soudain trop facile.
Nos pieds n’obéissaient plus à nos têtes,
nos mains étaient devenues si légères
et si souples,
toutes nos douleurs
avaient fui d’un coup,
nous baignons en ce ciel
bercés par une musique
née d’un centre inconnu de la terre.
Le ciel ici nous léguait
toute sa démesure.
Un ciel d’un Orient symbolique
détenteur des plus grands arcanes,
ciel des chamanes,
des visionnaires,
ciel des charrues
plongeant leurs socs étincelants
dans la terre généreuse de nos enfers.
ciel des charrues
plongeant leurs socs étincelants
dans la terre généreuse de nos enfers.
VIII
Comment concevoir l’ascension
sans la peur de la chute,
sans la peur de la chute,
nous avions
charge d’âmes
et pesait sur nos épaules
et pesait sur nos épaules
le poids
singulier
de nos pensées singulières.
de nos pensées singulières.
Qu’importe, nous
ne pouvions
attendre plus longtemps
la fonte des glaciers !
attendre plus longtemps
la fonte des glaciers !
Notre corps
devait pour survivre
s’emplir de visions non terrestres.
Qu’importe, nous devions réapprendre
à voir sous une autre lumière,
à exhumer les armes désoxydées
de notre mère la terre,
à apprivoiser notre nuit et ses colères,
le feu et l’ombre dansante de sa folie égorgée !
Levons-nous, messagers d’une paix nouvelle
sous le seul emblème d’un feu
trop longtemps enfermé
dans le seul carcan de nos songes réprimés !
s’emplir de visions non terrestres.
Qu’importe, nous devions réapprendre
à voir sous une autre lumière,
à exhumer les armes désoxydées
de notre mère la terre,
à apprivoiser notre nuit et ses colères,
le feu et l’ombre dansante de sa folie égorgée !
Levons-nous, messagers d’une paix nouvelle
sous le seul emblème d’un feu
trop longtemps enfermé
dans le seul carcan de nos songes réprimés !
IX
Il nous faut
vivre, il nous faut vivre,
nous qui
croyons si peu à la vie
nous qui
avons renié l’esprit de cet oiseau
qui traversa jadis notre horizon
d’est en ouest.
Il nous faut vivre, il nous faut vivre,
qui traversa jadis notre horizon
d’est en ouest.
Il nous faut vivre, il nous faut vivre,
la terre a
tiré sur elle sa couverture d’eau,
les
montagnes les plus hautes
devinrent riches de ces silences
devinrent riches de ces silences
dont seuls
sont doués les êtres de pierre.
Il nous faut vivre, il nous faut vivre,
Il nous faut vivre, il nous faut vivre,
le ciel est
si proche, le ciel est si distant,
un oiseau
prodige pourrait reconquérir
les cimes
dangereuses,
les routes
creusées
à même le roc du langage
à même le roc du langage
par la seule
manne des pluies et des vents.
Il nous faut
vivre
réapprendre
à sauver l’oiseau
dans le
cratère de nos mains
Il nous faut vivre
Il nous faut vivre
entre
couleuvres et vipères,
avoir la
rapidité du lièvre
et l’œil
de l’épervier.
X
A l’image du
nid
répond
énigmatiquement l’image du bûcher,
celle du
phénix sacrifié.
Pour cette
mort soudain
trois cent soixante-cinq plumes se sont embrasées.
trois cent soixante-cinq plumes se sont embrasées.
Un battement
d’ailes,
rien de plus,
rien de plus,
un battement
d’ailes,
il n’y eut rien de plus...
il n’y eut rien de plus...
La terre
avait ôté ses oripeaux de miel,
gardé au
plus intime d’elle
son insulte
vivante au soleil.
XI
Nous parlons
ici d’un feu
qui ne dira jamais son nom,
qui ne dira jamais son nom,
Un feu d’une
intensité qui ne sera jamais nôtre.
Ne nous
méprenons pas,
notre langue
peut surprendre une vérité
et l’étouffer du même coup,
et l’étouffer du même coup,
les songes
sont trop précieux
pour être révélés au grand jour,
pour être révélés au grand jour,
nous devons
les garder
pour le domaine de la nuit.
pour le domaine de la nuit.
Ne nous
méprenons pas,
nous parlons
ici
d’un oiseau qui veut renaître
d’un oiseau qui veut renaître
et se
nourrir de sa propre image,
nous parlons
ici d’un oiseau
né dans la langue des pierres froides,
né dans la langue des pierres froides,
nous parlons
ici d’une image oiseau
et cette
image est l’ellipse d’un vol
qui vise les sommets.
qui vise les sommets.
Nous parlons
ici,
nous voulons
nécessairement parler
de notre propre drame.
de notre propre drame.
Revenus de
notre ancienne chute
d’un de ces sommets,
d’un de ces sommets,
nous venons
lécher aujourd’hui
et nos plaies et les pieds de la terre.
et nos plaies et les pieds de la terre.
Nous
rejoignons ici et le rêve et le rite,
les signes
debout nous reçoivent
comme on accueille des héros morts,
comme on accueille des héros morts,
nous parlons
ici de fragiles alliances,
de noces de fer et de cuivre.
de noces de fer et de cuivre.
Nous parlons et sur l’horizon de cette parole
l’oiseau
finit de rassembler les plantes
qui donneront à sa renaissance
les parfums d’une douce éternité.
qui donneront à sa renaissance
les parfums d’une douce éternité.
Nous parlons
ici d’un autre oiseau,
tout de feu et de miel,
tout de feu et de miel,
d’un oiseau
de soufre
en quête d’autres voies lactées,
traversant en un seul souffle,
en quête d’autres voies lactées,
traversant en un seul souffle,
du nord au
sud, d’est en ouest,
la voûte muette et glacée.
la voûte muette et glacée.
XII
Soufre,
mercure et sel,
vos visages
sont mes mains,
et saigne
tout un ciel
de ne vous
avoir peint plus tôt.
Soufre,
mercure et sel,
le seuil est
à deux pas.
à nos veines
de se souvenir
de cette vie
bouillonnante sous l’écorce,
toute sève
montante et chair abandonnée,
pour un
cheveu, pour un ongle,
qui peut
renier ici la terre ensemencée ?
Soufre,
mercure et sel,
nous sommes
ici au commencement
enfin
dépouillés
du lourd matériel de toutes les apparences...
du lourd matériel de toutes les apparences...
XIII
Nous qui avons
grandi
à l’ombre de la chute,
à l’ombre de la chute,
nous qui
avons puisé dans la chute
la justification de tous nos actes,
la justification de tous nos actes,
nous pouvons
aujourd’hui
abandonner ce mensonge
abandonner ce mensonge
et commencer
à gravir la montagne
de nos illusions.
Nous devons effacer en nous
toute trace douloureuse,
de nos illusions.
Nous devons effacer en nous
toute trace douloureuse,
nous devons
nous vêtir
d’habits nouveaux,
d’habits nouveaux,
laisser
planer au-dessus de nos têtes
des oiseaux de légende,
des oiseaux de légende,
abandonner
nos ombres au pied
des premiers rochers.
Même dépouillés
nous ne serons jamais nus,
des premiers rochers.
Même dépouillés
nous ne serons jamais nus,
notre marche
nous conduira
hors la matière,
hors la matière,
hors ce
monde,
le ciel ne
sera plus un fardeau
mais une
promesse de paix et de grandeur.
Nous rentrerons en ce ciel,
chargés de tous les pigments de la terre,
nous
rentrerons en ce ciel
où l’ombre ne peut être admise.
où l’ombre ne peut être admise.
XIV
Qui peut
décrire cette aube,
ces
premières lueurs
sur la beauté d’un monde qui s’éveille ?
sur la beauté d’un monde qui s’éveille ?
Qui peut décrire avec exactitude
cet arbre au feuillage si majestueux
qu’il peut à
lui seul
recouvrir de son ombre fraîche
le grand corps mutilé de la terre ?
recouvrir de son ombre fraîche
le grand corps mutilé de la terre ?
Qui peut décrire cette ombre affamée
qui tourne
autour de la caverne ?
Qui peut
décrire cette source trop abondante,
cette parole
perdue ?
Qui peut
décrire
et ressusciter ainsi
ce verbe trop hâtivement déclaré absent
et nous tromper si douloureusement
sur la réalité de ce monde ?
et ressusciter ainsi
ce verbe trop hâtivement déclaré absent
et nous tromper si douloureusement
sur la réalité de ce monde ?
XV
Ce feu est
la source,
sa source
est le feu,
la montagne
son origine,
l’origine
est sa montagne.
Ce feu est
oiseau,
cet oiseau
est le feu,
tout
s’éclaire à la source,
tout revient
à la source.
Le feu et la
montagne ne se reconnaissent,
mais la
connaissance est dans le feu
et dans la montagne.
et dans la montagne.
Ce feu n’est
pas né du ciel
ni des
gouffres,
l’oiseau n’a
pas percé les nuées
pour se
poser
sur le flanc d’une seule montagne.
sur le flanc d’une seule montagne.
La lumière a
noyé la terre,
cette histoire
a été offerte à nos enfants
pour qu’ils
redécouvrent plus tard
le feu sous
la montagne.
XVI
Vous avez suivi dans le ciel
les triangles parfaits des migrations sauvages,
dénombré dans ce même ciel
les triangles parfaits des migrations sauvages,
dénombré dans ce même ciel
les traces
pourpres de braises trop sages.
Mais que
savez-vous aujourd’hui
et du ciel et de la terre ?
et du ciel et de la terre ?
Que
savez-vous aujourd’hui de l’absolu,
de cette langue charnellement enfouie
dans la chaleur de la tourbe ?
de cette langue charnellement enfouie
dans la chaleur de la tourbe ?
Que savez-vous de l’arbre et de son fruit,
que
savez-vous des fleuves et de leurs passeurs,
que
savez-vous du fer et de la hache,
de la montagne et du soleil qui s’y cache ?
de la montagne et du soleil qui s’y cache ?
Que savez-vous du vol imparfait
des migrations profanes,
de cette main sertie d’étoiles
invisible pour l’homme mais évidente pour l’âme ?
Que savez-vous de par votre science, vos fouilles aveugles,
Que vous ont révélé vos tentatives de déchiffrages
sur les épaves muettes d’incompréhensibles naufrages ?
Que savez-vous et de notre cri,
et de notre rage,
de nos silences
et de nos
résignations,
que savez-vous d’autre
hors ce que nous avons bien voulu
vous abandonner ?
que savez-vous d’autre
hors ce que nous avons bien voulu
vous abandonner ?
XVII
Descendre en
nos enfers
retrouver la flamme perdue,
descendre en cette parole
remonter le verbe nu.
retrouver la flamme perdue,
descendre en cette parole
remonter le verbe nu.
La terre fertile a donné tout son sang.
Sous les yeux de ses fils solaires
Elle,
suppliciée,
n’entend plus que sa propre colère.
suppliciée,
n’entend plus que sa propre colère.
XVIII
Tant que feu
durera
nous aurons soif de cette vie,
tant que feu durera
des forêts de verbes sans écorce
glisseront leurs racines
sous l’épaisse fougère
comme un oiseau plonge dans la mer.
nous aurons soif de cette vie,
tant que feu durera
des forêts de verbes sans écorce
glisseront leurs racines
sous l’épaisse fougère
comme un oiseau plonge dans la mer.
Tant que feu durera
notre vie ne connaîtra ni écluses,
ni barrages.
Tant que feu durera
nous accepterons cette épreuve
avec l’émerveillement des êtres
soumis à des puissances inconnues.
XIX
Il brûle
l’ancien golem
et nous
brûlons avec lui.
Il brûle l’ancien golem,
Il brûle l’ancien golem,
se démène,
crie et supplie son maître
de mettre
fin à sa destinée,
mais nul ne
vient,
nul ne veut entendre sa plainte.
nul ne veut entendre sa plainte.
Il brûle
l’ancien golem
et nous
brûlons avec lui,
entre démence haute, murs et pavés,
entre démence haute, murs et pavés,
entre
espaces froids et fermés
où tous attendent d’être bercés.
Il brûle l’ancien golem,
son ombre vacille au bord des rochers,
où tous attendent d’être bercés.
Il brûle l’ancien golem,
son ombre vacille au bord des rochers,
l’eau en
furie l’entraîne,
d’un seul
doigt
nous avions décidé de sa ruine,
les claviers de nos écrans
nous avions décidé de sa ruine,
les claviers de nos écrans
en avaient
dessiné l’impensable folie.
Il brûle l’ancien golem
par les artères d’une ville
qui ne veut avoir de nom,
Il brûle l’ancien golem
par les artères d’une ville
qui ne veut avoir de nom,
Il poursuit
sa course de comète
en
maudissant celui qui au-delà des signes
avait eu l’imprudence de le créer imparfait.
avait eu l’imprudence de le créer imparfait.
XX
C’est le
souffle de l’eau,
c’est le
souffle de la terre,
mêlé à la
rouge sueur du volcan.
C’est le
souffle du ciel
c’est le
mercure plongé dans la mer,
c’est le
corps flamboyant,
c’est le
souffle du souffleur
qui s’épuise
dans le chant.
C’est un peuple
au bord d’un fleuve
sans ponts
ni barques,
c’est un
peuple sans espoir de traversée,
un peuple
dressant
sur la plus grande des places
de la plus grande de ses villes
sur la plus grande des places
de la plus grande de ses villes
une potence
démesurée
pour cette
vérité
dont il ne peut sans périr
entendre les accents.
dont il ne peut sans périr
entendre les accents.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire